Out in Africa 4

 Ça sent le sapin...

Jour 10 : On comprend pas tout

Pour se remettre du baume au cœur, on va dans une ferme d’autruches. C’est marrant les autruches, c’est pas très beau, c’est pas d’une intelligence folle et ça a une drôle de démarche (je prévois d’écrire un bouquin sur la biologie après). Y a pas grand chose à en dire, on peut les nourrir, on apprend 2/3 faits sympas et après on peut en manger au resto. Honnêtement c’est pas mal.

Bonjour !

Bonjour !

En version bébé, c’est mieux mais bon

En version bébé, c’est mieux mais bon

Benard est à l’aise grave

Benard est à l’aise grave

Après ça, direction les Cango caves. Y a 4 km de galeries mais on n’en voit qu’un tout tout petit bout. Notre guide est drôle et surtout il a une voix incroyable comme on le découvre quand il démontre l’exceptionnelle acoustique de la première salle en nous chantant une belle chanson traditionnelle (avec les claquements de langue qui vont bien). Un vrai beau moment. Cette salle a été découverte en 1780 avec les moyens du bord, c’est à dire une lampe à huile. Autant te dire qu’il devait pas voir grand chose. Je vois pas comment il a fait pour pas tomber, d’ailleurs (en même temps l’histoire ne décrit jamais ce genre de détails sauf en cas de mort. Ils ont vraiment le sens du drame, ces historiens).

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On découvre ensuite les différentes salles et c’est vraiment très beau. La mise en scène lumineuse est pas trop kitsch pour une fois même si on peut regretter que ce soit un peu trop bien aménagé. Le guide nous fait l’honneur de 2 autres chansons dont Patapata que je suis contente de reprendre avec lui (sauf que moi je chante en yaourt et que lui sait ce que les paroles veulent dire). Mais on n’est pas là pour discuter de mes qualités linguistiques, regarde-moi ça si c’est beau !

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La journée prend ensuite un tour un peu bizarre (mais qui était prévisible en fait). Je ne t’ai pas encore parlé de notre guide, Justin. Ce mec à l’ego surdimensionné qui n’a pas de problème avec les femmes à partir du moment où elles ferment leur gueule, qui inventent des faits et prend plus de selfies que 3 gamines de 18 ans réunies. Ce mec sous-payé, qui n’a pas vu sa famille depuis plus d’un mois, à qui ça coûte manifestement d’être là. Ce mec est donc un peu con mais il a des circonstances atténuantes pour ne pas faire son boulot correctement. #AppelezMoiGandhi3

Ça fait un petit moment qu’il me coure sur le haricot et que je vois tous les dysfonctionnements dans ce tour mais que je ne dis rien parce que j’ai de la chance d’être là et que bon, y a plus grave. Mais cet après-midi là, après la journée de merde de la veille et le tour de la ferme d’autruches où on a du manger au pas de course alors qu’il y avait le temps, quand il nous annonce que le tour du ranch où on peut caresser des animaux « sauvages » (ben oui bien sûr, normal!) est 1 payant et que 2 y a rien de prévu à la place et que si tu veux pas le faire, tu dois attendre les autres sur le parking, je m’agace un peu, je le montre et je suis pas la seule. On le blâme pas lui directement mais le tour opérateur qui a pas vraiment pensé plus loin que le bout de son portefeuille. Mais monsieur décide de faire la gueule. Parce qu’on sait tous que c’est la façon la plus mature et professionnelle de gérer un problème. Il fait l’effort (je cite) de trouver une solution qui est de nous amener au camping pour qu’on puisse se détendre à la piscine (on va vraiment finir mega détendu avec ce tour vu le nombre de fois où cette situation s’est répétée).

Envie de mourir, mangée par un crocodile

Envie de mourir, mangée par un crocodile

Bon tu me connais, j’aime pas trop quand les gens font la gueule, surtout quand ça trouble mon propre bien-être #GandhiASesLimites. Du coup, après avoir installer ma tente, je vais le voir pour m’assurer qu’il ne prenne pas les choses personnellement, ce n’est pas lui qu’on remet en cause (sur ce coup-là) mais bien ce qui est prévu par Acacia Africa. Parce que dans le fond, on sait tous que tous les dysfonctionnements concernant l’organisation, il n’y est pas pour grand chose. Et là, je ne sais pas ce qui se passe mais une shit storm (c’est vulgaire alors je traduis pas mais je pense que tu vois l’idée) (si pas, tu peux regarder dans le dictionnaire ou sur Google) s’abat sur moi et je me fais engueuler comme une gamine. Je me dis que c’est la barrière de la langue donc je retente avec différents mots mais manifestement il a besoin de se défouler sur quelqu’un et je suis la première à m’être proposée. La bonne idée. À un moment, il me prend dans ses bras (hein?) me sourit (quoi?) rigole même puis continue son monologue et s’énerve à nouveau (euh...). Il blâme l’ambiance de groupe : « c’est toujours comme ça, les gens finissent toujours par changer à la fin du tour. Au début on est une grande famille et après tout se casse la gueule, c’est à chaque tour pareil. » Et donc toi, tu te poses pas de questions... ok ! Bilan de l’opération, j’ai rien compris, il me fait la gueule, me lance des regards noirs et refuse de s’assoir à côté de moi. Ambiance.

Heureusement, on va chercher de la bière avec Elias, le guide en formation et 2 autres gars. Ça fait une respiration pour tout le monde et surtout une occasion pour parler de « vrais » trucs avec un « vrai » Sud-africain. Laisse moi te parler d’Elias. Elias a un sens de l’humour à toute épreuve, il est sarcastique, il en a vu dans sa vie. Il vient de Parys. Si ça te semble familier c’est parce que c’est la traduction de Paris en Afrikaans (ultra dur de faire le lien, je sais). Et cette ville, est située dans le Free State (état libre). Ne crois pas comme moi que c’est une province indépendante, c’est pas le cas, c’est juste une province plutôt agricole et longtemps largement dominée par les blancs Afrikaners. Du coup en terme d’apartheid, Elias en connaît un rayon. On parle racisme (dans le vrai sens du terme, pas xénophobie), évolution de mentalité, mariage mixte et du coup d’amour aussi. Les mariages mixtes progressent en Afrique du Sud surtout pour le moment mais ça commence à changer ailleurs aussi. Il sait qu’il faudra encore quelques générations pour que ce soit complètement normal et qu’il y aura toujours des racistes parce que l’histoire du pays est comme ça. Tant que les gens se sentiront lésés d’un côté ou de l’autre, il y aura du racisme d’un côté comme de l’autre. Ça m’interroge sur la France. On a toujours l’un des taux de mariage mixte le plus élevé au monde et pour autant les gens sont de plus en plus cons racistes. Ou en tout cas, ne cachent plus leurs idées pourries. Quand on voit l’histoire dramatique de pays comme l’Afrique du Sud, on se demande où ça peut mener tout ça et si un jour l’être humain apprendra de l’histoire (mais ça aussi, on aura bien le temps d’y revenir plus tard).

Toute cette stimulation intellectuelle est largement récompensée par quelques bières partagées avec le reste du groupe. On se marre bien et on se sent un peu en famille, n’en déplaise à l’autre abruti.

Jour 11 : Le bout du bout

Cette fois, direction le bout du monde, à Cape Agulhas (ou Cap des Aiguilles en français). C’est le point le plus au Sud du continent africain. Car non, c’est pas le Cap de Bonne Espérance. (Tout le monde croit ça mais tout le monde vit dans le mensonge.) C’est aussi là que les océans Pacifique et Indien se rencontrent. Et ça fait un truc de fou : ça se voit pas du tout ! Par contre c’est joli (même quand il fait tout gris).

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Ça t’avait manqué jsuis sûre

Ça t’avait manqué jsuis sûre

Tu la vois la différence dans l’eau ? Oui ? Menteur.se !

Tu la vois la différence dans l’eau ? Oui ? Menteur.se !

Je ne sais quel océan choisir

Je ne sais quel océan choisir

Marina, mon modèle dos préféré

Marina, mon modèle dos préféré

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Un petit phare parce que les rochers sont nombreux et pointus quand même

Un petit phare parce que les rochers sont nombreux et pointus quand même

Direction ensuite Hermanus où on peut observer des baleines de juin à novembre. On arrive un peu tard alors j’ai pas grand espoir. Pas grand chose à faire pendant ce temps à part profiter du paysage, aller manger des super bonnes huîtres dans un très bon resto et tenter de voir les fameux cétacés. On passe du temps ensemble en se racontant nos derniers piapia ou sans rien se dire du tout, juste ensemble. On a les yeux rivés sur l’eau pour essayer de repérer le jet d’eau qui indiquerait la présence d’une baleine.

Même sans baleine, le paysage est pas dégueu

Même sans baleine, le paysage est pas dégueu

Pas dégueu du tout

Pas dégueu du tout

Y a des cormorans mais c’est pas ce qu’on cherche, faut continuer à regarder.

Y a des cormorans mais c’est pas ce qu’on cherche, faut continuer à regarder.

On s’y met tous pour les chercher

On s’y met tous pour les chercher

Et si on regarde vraiment bien...

Et si on regarde vraiment bien...

On est récompensé !!!!

On est récompensé !!!!

Jour 12 : Voilà, c’est fini

On arrive vers notre dernière destination : Cape Town. Je vais y rester 5 jours et je sais que plein d’aventures m’y attendent (parce que je suis une fille optimiste et que je sais que faire une course au coin de la rue peut se transformer en aventure).

On dit au revoir à nos guides Justin qui fait toujours la gueule et qui nous le fait bien sentir pendant son petit discours d’adieu, Elias qui finit en beauté en nous faisant le show et Gladman qui n’aura jamais aussi bien porté son nom avec le grand sourire qui lui barre le visage en nous disant merci. Quant à mes compagnons, j’ai encore quelques jours avec eux. Heureusement parce que ça fait bizarre de les quitter.

Allez... Salut ! Je vais aller pas pleurer.